Rencontre avec Juliette Sun, évaluatrice en pharmacovigilance au LYSARC

Evaluation et surveillance de la sécurité d’un essai clinique : bienvenue dans le métier d'Evaluateur !

Juliette a intégré le LYSARC en 2018 en tant que Chargée de pharmacovigilance avant d’évoluer sur le poste d’Evaluatrice en pharmacovigilance.

Evaluation et surveillance de la sécurité d’un essai clinique : bienvenue dans le métier d'Evaluateur !

  • Bonjour Juliette, depuis combien de temps es-tu au LYSARC et peux-tu nous présenter rapidement ton parcours ?

Bonjour ! Cela fait maintenant 3 ans que je suis au LYSARC.  J’ai fait mes études à la faculté de pharmacie de Lyon puisque j’avais pour projet de travailler en officine. Mais après avoir choisi comme spécialité « Évaluations précliniques et cliniques » en 4e année de pharmacie, je me suis rendu compte que j’étais plus intéressée par la recherche clinique, et notamment la pharmacovigilance (PV).
Durant ma 5e année, j’ai donc opté pour un stage de 4 mois en pharmacovigilance en industrie, à Arrow Génériques, qui s’est révélé très instructif.
Par la suite, j’ai décidé de faire un Master 2 en Sciences du médicament, durant lequel j’ai pu effectuer un stage à la vigilance des essais cliniques aux Hospices Civils de Lyon. Celui-ci a été très formateur et très intéressant, et m’a permis de conforter mon appétence professionnelle pour la recherche clinique.
Enfin, mes études terminées, je suis rentrée au LYSARC en tant que chargée de pharmacovigilance, pour le remplacement consécutif de deux congés maternité, avant d’évoluer, depuis septembre 2019, sur un nouveau poste en tant qu’évaluatrice.

  • Justement, peux-tu nous parler de ton quotidien et nous en dire un peu plus sur le métier d’Evaluatrice en Pharmacovigilance ?

Le métier d’évaluateur consiste à évaluer et surveiller la sécurité d’un essai clinique, plus particulièrement tout ce qui concerne les évènements indésirables graves (EIG). C’est-à-dire qu’on va regarder si le médicament expérimental a possiblement causé un évènement indésirable grave. C’est vraiment le cœur de notre métier.

Avec tous les EIG que l’on aura reçus, une détection de signal devra être faite. Pour une étude donnée, je vais donc reprendre tous les cas reçus à la PV et regarder s’il n’y a pas une toxicité particulière qui ressort, qui doit être signalée aux centres, aux patients, aux Autorités. Dans la même idée, nous avons mis en place des réunions d’analyses de cas que nous proposons aux Investigateurs Coordonnateurs, où nous faisons un point sur la sécurité de l’étude. Il y a également les Safety Monitoring Committees (SMC) : avec des exports de la base clinique et de la base PV, on analyse les données de sécurité afin d’acter la poursuite ou non de l’étude.

Une autre mission de mon métier est l’évaluation de la Brochure Investigateur, à savoir regarder si cette dernière est substantielle ou non (c’est-à-dire si elle doit être soumise aux Autorités) et si elle a un impact sur le protocole ainsi que sur la note de consentement des patients.

Pour finir, mon rôle consiste également à rédiger la partie sécurité des protocoles, faire du codage de traitements concomitants ou encore m’occuper des alertes de sécurité, sans parler de toutes les autres petites missions connexes.

Les missions de mon poste sont donc très diversifiées, et le fait d’être quotidiennement en interaction avec plusieurs départements n’en est que plus intéressant.

  • D’après toi, faut-il une formation spécifique pour travailler sur les lymphomes ?

Pour exercer spécifiquement en tant qu’évaluateur, que ce soit sur les lymphomes ou une autre pathologie, il faut être médecin ou pharmacien. En revanche, il n’existe pas de formation spécialement dédiée pour les lymphomes. C’est pourquoi à notre arrivée au LYSARC, nous suivons de nombreuses formations sur ce sujet. Je rajouterais également que, même si ces formations sont très riches, nos connaissances sur les lymphomes ne cessent de s’étayer à chacune de nos missions avec : notre quotidien, grâce aux sessions organisées de Lectures Critiques d’Articles, des cafés scientifiques, des congrès… Parallèlement, nous proposons également en PV des revues de cas, où nous revoyons une pathologie en particulier. De plus, notre département rédige aussi des « journaux PV » où nous traitons d’un sujet précis, que nous partageons avec toutes les équipes du LYSARC. Bref, une chose est sûre, vous n’aurez pas le temps de vous ennuyer, puisqu’on en apprend tous les jours !

  • Quels conseils donnerais-tu pour celles et ceux qui souhaiteraient rejoindre la recherche clinique ?

Il y a beaucoup de métiers différents en recherche clinique. Globalement, il faut de la rigueur, des notions d’anglais et être motivé bien sûr ! Une fois tout cela dans son bagage, il ne vous reste plus qu’à se lancer ! Il y a un vrai sens au travail que nous faisons, et c’est ce qui nous motive tous les jours.

  • Une anecdote à nous partager ?

Voici une petite anecdote personnelle : je suis déjà allée en prison ! Plus sérieusement, je trouvais que le stage de 5e année hospitalo-universitaire était l’opportunité parfaite pour découvrir autre chose. J’avais donc décidé de le scinder en deux : faire une partie dans un hôpital pédiatrique au Canada, à Ottawa, et une autre à la maison d’arrêt de Lyon-Corbas. Là-bas, j’ai pu faire ma thèse sur les neuroleptiques et les anticholinergiques. Ce fut vraiment une belle expérience enrichissante !

Retrouvez toutes les interviews métiers