Rencontre avec Damien Deval, Data Manager au LYSARC
Relecture des protocoles d’essais cliniques, transmission des bases de données aux statisticiens, création des CRF (Case Report Form) ou encore rédaction/Programmation de tests de cohérences, ils interviennent à tous les niveaux tout au long du développement des études cliniques.
Bienvenue dans le métier des Data Managers
Damien a intégré le LYSARC en 2016 en tant que Data Manager prestataire avant d’être internalisé en 2017.
Bonjour Damien, depuis combien de temps es-tu au LYSARC et peux-tu nous présenter rapidement ton parcours ?
Tout d’abord, il faut savoir que je n’ai pas toujours été Data manager, puisqu’après l’obtention de mon BTS en Biotechnologie, j’ai débuté ma carrière professionnelle en tant que technicien de laboratoire au sein du laboratoire Eurofins Biomnis où je réalisais des analyses en cytogénétique (analyses au niveau cellulaire) pour déceler des anomalies chromosomiques.
J’ai poursuivi mon parcours professionnel en tant que préleveur sanguin après avoir obtenu mon certificat d’aptitude en prélèvement. Au seines cliniques privées j’étais chargé de réaliser les analyses sanguines des patients hospitalisés ou en vue d’hospitalisation.
Par la suite, j’ai tout quitté par patriotisme afin d’intégrer l’armée de terre en 2010 en tant que sous-officier en défense NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique) où mon rôle était de former les équipes militaires dans ce domaine mais aussi d’intervenir auprès des personnes qui auraient subi un incident NRBC. À l’issue d’un contrat de 5 ans, j’ai décidé de reprendre mes études en obtenant avec aisance une licence sciences humaines et sociales, mention santé, spécialité biostatistique.
J’ai découvert le domaine du Data Management lors de mon stage de fin d’année que j’ai réalisé au sein du CHU de Saint-Etienne, plus précisément dans l’Unité de Recherche Clinique Innovation et Pharmacologie (URCIP). C’est là que ma carrière de Data Manager a véritablement démarré, d’abord en tant que prestataire pour le LYSARC, puis un an après avec la signature de mon CDI.
Concernant ton métier, quand on parle de data on ne pense pas directement au secteur de la recherche clinique. De fait, c’est quoi être Data Manager au LYSARC ?
Il est vrai que le terme Data Manager n’est pas très connu du grand public. Les gens me font souvent les yeux ronds quand je leur parle de mon métier.
Alors, être Data Manager au LYSARC n’est pas de tout repos, mais est énormément passionnant à plusieurs niveaux :
- Au niveau individuel c’est avoir en tête que son métier sert non seulement l’intérêt du patient mais également celui de la Science à plus large échelle ;
- Au niveau équipe c’est intégrer un groupe de personnes très soudées, sur laquelle on peut compter à la moindre question.
Dans les 2 cas c’est l’occasion de faire fonctionner ses méninges pour ne pas tomber dans la routine.
D’un point de vue plus « opérationnel », être Data Manager au LYSARC, c’est avoir la chance de travailler sur des études tout au long de leur développement. Les tâches ne sont pas du tout monotones ! De la relecture du protocole jusqu’à la transmission des bases de données aux équipes statistiques, nous sommes sollicités à tous les niveaux. Nous pouvons citer par exemple comme missions (bien qu’elles ne constituent que la face émergée de l’iceberg du Data Manager 😉) :
- La création des CRF (Case Report Form) pour collecter les données ;
- La rédaction/Programmation de tests de cohérences ;
- La création des tables de données ;
- La validation des données tout au long de l’étude.
À cela, nous pouvons également ajouter les multiples réunions où nous avons souvent l’occasion de refaire le monde. Discuter, échanger, imaginer le futur de nos études c’est aussi ça être Data Manager !
Aujourd’hui au vu de ton expérience au sein du LYSARC, considères-tu qu’il faille poursuivre une formation spécifique pour travailler sur les lymphomes ?
En toute transparence, il est souvent difficile de trouver un candidat qui soit à la fois formé sur nos logiciels spécifiques et les lymphomes.
Le gros plus du LYSARC, c’est qu’une formation de mise à niveau sur les lymphomes est proposée à tous les nouveaux arrivants mais également aux salariés déjà en poste qui souhaiteraient renforcer leurs connaissances dans ce domaine.
Dans mon cas, mes expériences dans le domaine du lymphome, en dépit de mes précédentes immersions professionnelles et formations médicales qui m’ont permises d’avoir quelques notions en médecine, étaient très minimes.
J’ai donc dû suivre une série de formations pour être rapidement opérationnel sur mon poste.
Comme le dit le proverbe, c’est en forgeant qu’on devient forgeron.
Quels conseils donnerais-tu pour celles et ceux qui souhaiteraient rejoindre la recherche clinique ?
Si vous aimez faire fonctionner votre cerveau à s’en arracher les cheveux, ce métier est fait pour vous !
Je plaisante, mais il vrai que dans la recherche clinique, quel que soit le pôle d’activités concerné (dans notre cas le pôle Data Management), les réflexions sont nombreuses. Il faut donc être le plus consciencieux possible.
Chaque étude clinique est différente et chaque règlementation peut également être amenée à évoluer. Les lancements de nouveaux projets constituent donc de belles opportunités pour questionner notre quotidien et faire évoluer les choses dans le bon sens.
La monotonie est donc un mot que nous ne côtoyons jamais au LYSARC rendant ainsi la recherche clinique passionnante. Si vous venez motivés et communicatifs soyez assurés qu’on vous le rendra !