Facteurs pronostiques
Les facteurs pronostiques sont des facteurs essentiels qui permettent, dans une certaine mesure, de prévoir l’évolution de la maladie et l’efficacité du traitement. Ils témoignent de l’agressivité de la maladie, de son extension et de la capacité du malade à supporter la maladie ou les effets secondaires des traitements.
Ils sont étudiés lors du bilan initial de la maladie, les plus pertinents d’entre eux servent à adapter le traitement.
Âge
L’âge est évidemment un facteur essentiel. S’il ne semble pas que les lymphomes du sujet âgé soient très différents de ceux des plus jeunes, la capacité à supporter les traitements intensifs se réduit avec l’âge. Les traitements sont donc adaptés à l’âge et il n’est plus rare désormais de voir proposer des chimiothérapies à des patients de plus de 80 ans.
Extension (stades du lymphome)
L’extension de la maladie est définie par son stade. Ce stade est déterminé par les résultats du bilan initial : examen clinique, scanner, biopsie médullaire, ponction lombaire et parfois d’autres examens.
Quatre stades du lymphome sont ainsi définis :
- Stade I : atteinte d’un seul ganglion ou d’un seul organe comme par exemple un lymphome d’un ganglion du cou ou un lymphome isolé de l’estomac.
- Stade II : atteinte de plusieurs ganglions ou de plusieurs organes mais la maladie reste limitée à la partie inférieure ou à la partie supérieure du corps. Par exemple, atteinte des ganglions du cou, de l’aisselle et du médiastin (ganglions du thorax) ou atteinte de l’estomac et des ganglions de l’abdomen.
- Stade III : atteinte de plusieurs ganglions à la partie inférieure et à la partie supérieure du corps. Par exemple, atteinte des ganglions du cou et de l’abdomen
- Stade IV : atteinte disséminée des organes. Par exemple, atteinte de la moelle osseuse ou atteinte des ganglions du cou et de l’intestin.
D’autres éléments de l’extension de la maladie sont parfois importants : site particulier de l’atteinte (lymphome cérébral par exemple), nombre de ganglions ou d’organes atteints, taille de la ou des tumeurs.
État général du patient
L’état général du malade au moment du diagnostic est également un facteur important car il témoigne de sa capacité à supporter la maladie. Afin de pouvoir chiffrer l’état général, il a été créé des « échelles de performance ». La plus utilisée est l’échelle ECOG qui va de 0 à 4 :
- 0 : Pas d’atteinte de l’état général, mène une vie normale.
- 1 : Il existe une fatigue mais le patient peut faire la plupart des gestes de la vie quotidienne.
- 2 : Fatigue obligeant le patient à se coucher dans la journée.
- 3 : Le patient reste alité plus de la moitié de la journée.
- 4 : Le patient ne se lève plus.
Index pronostiques
Les index pronostiques sont des combinaisons de facteurs pronostiques qui permettent d’établir un score dont le but est de prévoir l’évolution du lymphome et donc de déterminer le meilleur traitement à entreprendre.
L’index pronostique international des lymphomes à grandes cellules : IPI
L’IPI a été établi à partir d’une étude internationale menée par les plus grands groupes d’étude sur les lymphomes à partir des données de plus de 4000 malades. Cet index est très largement utilisé. Les éléments retenus comme étant les plus importants sont :
- L’âge (moins de 60 ans / plus de 60 ans)
- Le taux de LDH (normal / élevé)
- L’état général (ECOG 0-1 /2-4)
- Le stade (I-II / III-IV)
- Le nombre d’atteinte des organes (0 ou 1 / plus de 1)
Pour calculer l’IPI on additionne le nombre de facteurs défavorables, il varie donc de 0 à 5.
L’index pronostique international des lymphomes folliculaires : FLIPI
Pour le FLIPI, les éléments retenus comme étant les plus importants sont :
- L’âge (moins de 60 ans / plus de 60 ans)
- Le taux de LDH (normal / élevé)
- Le taux d’hémoglobine (> 12)
- Le stade (I-II / III-IV)
- Le nombre de ganglions atteints (4 ou moins / plus de 4)
Nouveaux facteurs pronostiques
De nombreuses études ont été réalisées et sont en cours pour rechercher des facteurs biologiques qui permettent de prédire la gravité du lymphome.
Pistes à l’étude :
- Anomalies génétiques des cellules lymphomateuses
- Dérèglement de certains gènes
- Facteurs présents dans le sang
Actuellement, aucun de ces facteurs n’est reconnu de manière universelle. On espère que ces facteurs permettront de faire découvrir de nouveaux traitements, plus efficaces et plus spécifiques.