Bilan pré-thérapeutique

Une fois le diagnostic posé, des examens complémentaires sont demandés pour établir un bilan pré-thérapeutique. Il permet d’évaluer l’extension de la maladie, l’état général du patient et permet d’orienter le choix du plan de traitement.

Le choix de ces examens dépend du sous-type de lymphome.

Exemples d’examens complémentaires pouvant être demandés :

  • Examens biologiques sanguins
  • Examens d’imagerie médicale
  • Biopsie médullaire ou biopsie osseuse
  • Ponction lombaire
  • Fibroscopie gastrique
  • Examens du cœur

Examens biologiques sanguins

Plusieurs examens biologiques sanguins donnent des informations sur la maladie et son extension, ainsi que sur l’état général du patient.

  • Un hémogramme, l’évaluation des fonctions rénales et hépatiques, est indispensable.
  • Le taux de lacticodéshydrogénase (LDH) dans le sang est très utilisé. Il témoigne de la masse de la tumeur et de son agressivité.
  • Le taux de béta-2-microglobuline lui ressemble mais est moins utilisé.
  • Le taux d’albumine dans le sang est un reflet de l’état général et en particulier de l’état de nutrition du malade.
  • L’élévation de la VS (vitesse de sédimentation) ou tout autre élément témoignant d’une inflammation est un élément de mauvais pronostic dans le lymphome de Hodgkin.
  • La baisse du taux d’hémoglobine, qui traduit une anémie, peut être un facteur pronostique.
  • Une infection virale est également recherchée (VIH, hépatites B et C, COVID19, …) car ces infections peuvent compliquer le traitement.

Examens d’imagerie médicale

Des examens d’imagerie médicale sont pratiqués afin d’évaluer l’extension du lymphome. Il s’agit d’examens indolores. Le choix de la ou des techniques d’imagerie médicale à effectuer se fera en fonction du type de lymphome suspecté.

Scanner ou TDM (tomodensitométrie)

Il s’agit d’un examen radiologique qui repose sur l’usage de rayons X. Plusieurs clichés sont pris sous différents angles permettant d’obtenir au final une image en trois dimensions sur ordinateur. Ces scanners sont généralement faits sur l’ensemble du thorax et de l’abdomen afin de déterminer les ganglions lymphatiques touchés et leur taille ainsi que les autres organes potentiellement atteints.

Un scanner de l’ensemble du thorax et de l’abdomen est toujours fait dans le bilan initial d’un lymphome. Il sera refait au cours du traitement et à la fin de celui-ci pour juger de la réponse de la maladie au traitement. Par la suite il sera souvent proposé comme examen de surveillance et refait à intervalles réguliers.

La photo ci-contre représente un scanner du thorax montrant les ganglions anormaux du médiastin.

Scanner du thorax montrant les ganglions anormaux du médiastin

TEP TDM, PET-SCAN, ou TEP SCAN (Tomographie par Émission de Positons)

 

L’examen PET SCAN ou TEP TDM en français pour Tomographie par Émission de Positons est un examen d’imagerie médicale reposant sur l’injection intraveineuse d’un traceur radioactif ainsi que la réalisation complémentaire d’un examen scanner à rayons X.

Le traceur radioactif le plus souvent utilisé est le 18F-FDG qui est un analogue du glucose et permet donc de visualiser l’activité métabolique des cellules du corps humain. La consommation du sucre étant augmentée dans les cellules cancéreuses, l’examen permet donc de détecter de petites lésions passées inaperçues lors de la réalisation d’un scanner standard. L’examen est donc essentiel pour faire le diagnostic mais également pour évaluer le stade d’extension de la maladie selon la répartition des organes atteints. Le degré de consommation du glucose étant le reflet de l’agressivité des lésions, cette information permet de mieux caractériser la maladie et d’optimiser la prise en charge thérapeutique des lymphomes selon leur caractère agressif.

L’évaluation de la réponse au traitement par TEP TDM est plus précoce et permet de visualiser des réponses métaboliques complètes malgré la persistance de lésions résiduelles au scanner et donc de ne pas continuer inutilement les traitements. L’examen TEP TDM peut être également utile lors de la surveillance pour détecter précocement des récidives.

Le produit radioactif injecté étant du glucose, il faut être à jeun depuis au moins six heures avant de réaliser l’examen, avec un taux de sucre équilibré dans le sang pour les patients diabétiques. Il n’y a pas d’effets secondaires notables vu la faible quantité de produit radioactif injecté.

L’examen TEP TDM est donc un examen essentiel pour la prise en charge initiale, l’évaluation de la réponse au traitement ainsi que pour le suivi des lymphomes.

Biopsie médullaire ou biopsie osseuse

Une biopsie médullaire, ou biopsie osseuse, consiste à réaliser un prélèvement de moelle osseuse  en vue de l’examiner. Tissu situé à l’intérieur des os, la moelle osseuse contient les cellules sanguines immatures qui se développeront par la suite en globules blancs, globules rouges et plaquettes. L’atteinte de la moelle osseuse est fréquente lors de lymphomes, d’où la nécessité dans la plupart du temps de réaliser une biopsie médullaire dans le bilan initial.

L’examen est généralement réalisé sous anesthésie locale. Il ne nécessite pas d’hospitalisation et dure environ 15 minutes. Il est souvent proposé au patient une courte anesthésie générale par un gaz (protoxyde d’azote) qui complète l’anesthésie locale et procure un meilleur confort. Après application de l’anesthésie locale au niveau de l’os du bassin, le prélèvement est effectué. Celui-ci s’effectue en deux temps : aspiration d’une goutte de moelle osseuse puis biopsie osseuse proprement dite à l’aide d’une aiguille à biopsie.

Cet examen est habituellement bien toléré et peu douloureux. Lorsque l’effet de l’anesthésique se dissipe la zone de prélèvement peut devenir sensible, des médicaments contre la douleur peuvent alors être prescrits par le médecin.

L’analyse du prélèvement prend généralement 8 à 10 jours. Les résultats sont ensuite adressés directement au médecin qui a prescrit l’examen.

Ponction lombaire

Dans certains cas de lymphome, la réalisation d’une ponction lombaire peut être nécessaire. Il s’agit d’un examen permettant de prélever quelques millilitres du liquide dans lequel baigne la moelle épinière et le cerveau (liquide céphalorachidien ou LCR).

Cet examen peut être nécessaire lors du bilan initial de la maladie pour rechercher des cellules cancéreuses. Il peut aussi être utilisé dans certains cas pendant la durée du traitement lorsqu’il existe un risque de rechute de la maladie au niveau de la moelle épinière. La ponction lombaire permet alors d’injecter de la chimiothérapie à cet endroit.

L’examen se fait après anesthésie locale. Une longue aiguille très fine est introduite par le médecin dans le bas du dos pour prélever le liquide. Ce liquide sera examiné sous microscope au laboratoire. Ensuite, si cela est nécessaire, le médecin injecte au même endroit une dose de chimiothérapie.

Cet examen ne nécessite pas d’hospitalisation et est généralement indolore. On demande au patient de rester allongé bien à plat pendant une à trois heures pour éviter des maux de tête. En effet, chez certains patients, des maux de tête peuvent survenir dans les heures ou les jours qui suivent, ils peuvent durer plusieurs jours et nécessiter de puissants médicaments contre la douleur et le repos au lit.

Fibroscopie gastrique

La fibroscopie gastrique consiste à introduire dans le tube digestif (œsophage puis estomac) un fin tuyau qui permet de regarder à l’intérieur de celui-ci. Cet examen est proposé lorsqu’il existe un doute quant à la présence de cellules du lymphome au niveau de l’estomac.

Cet examen ne nécessite généralement pas d’anesthésie. Il n’est pas douloureux mais peut être assez désagréable. Il faut, bien sûr, ne pas avoir mangé ni bu pendant plusieurs heures avant l’examen. Il est important d’essayer d’être bien détendu avant et pendant l’examen.

Examens du cœur

Certains des médicaments utilisés dans le traitement des lymphomes ont une toxicité pour le muscle cardiaque. Il est parfois préférable de les éviter chez les patients ayant déjà une maladie cardiaque. Pour s’en assurer, un examen de la fonction cardiaque est alors nécessaire.

L’examen de la fonction cardiaque permet de calculer la « fraction d’éjection systolique » (FES) qui mesure la capacité du ventricule gauche à se contracter. Cette mesure peut se faire de deux manières : par échographie cardiaque ou par mesure isotopique. La première est une simple échographie. La seconde comprend l’injection d’un marqueur radioactif et l’examen de son passage dans le cœur par une caméra spéciale (scintigraphie).