Etude ANTICANCER : liens entre cancer et vieillissement immunitaire

L’étude REALYSA vise à améliorer les connaissances sur les lymphomes et la vie des patients qui en sont atteints. Grâce au nombre important de patients qui y participent, elle permet de mener simultanément des sous-études portant sur des questions de recherche particulière. Ainsi, les données et échantillons de l’étude REALYSA contribuent à une vaste étude, appelée ANTICANCER, qui vise à mieux comprendre le rôle de certains auto-anticorps dirigés contre le système immunitaire dans la survenue de cancers ou la résistance aux traitements contre les cancers, et plus particulièrement chez les personnes âgées chez qui ces auto-anticorps sont plus fréquemment observés.

Pourquoi cette étude est-elle mise en œuvre ?

Dans les années 1990, une série d’expériences a montré que le système immunitaire est capable de lutter non seulement contre les microbes mais également contre les tumeurs, un concept formalisé sous le nom d’immunosurveillance. Cette théorie a été le point de départ d’un domaine de recherche maintenant très actif, connu sous le nom d’oncoimmunologie, et qui a donné naissance aux immunothérapies des cancers. Le système immunitaire devient cependant moins efficace au cours du vieillissement, et il est probable que certains cancers émergent du fait de l’affaiblissement des défenses immunitaires. Par ailleurs, des travaux du laboratoire de JL Casanova (partenaire du projet) pendant la crise du Covid ont montré que le vieillissement s’accompagnait de la production d’anticorps dirigés contre l’interféron (IFN-I), un agent du système immunitaire essentiel à la défense antivirale. Ces anticorps sont anormaux puisqu’ils sont dirigés contre une protéine du soi (on parle alors d’auto-anticorps) et ils compromettent la réponse contre le virus du Covid (SARS-CoV-2) chez les patients qui les produisent. Nous faisons l’hypothèse que ces anticorps pourraient aussi contribuer à l’émergence des cancers : notre hypothèse de travail est que le vieillissement s’accompagne d’une production d’auto-anticorps contre de multiples agents du système immunitaire qui sont important pour la lutte contre les tumeurs (comme l’interféron par exemple), et que ce phénomène pourrait compromettre les défenses anti-tumorales et la capacité naturelle du système immunitaire à éliminer les cellules cancéreuses.

Quels sont les objectifs de cette étude?

Le projet ANTICANCER vise à mieux comprendre le rôle de ces anticorps dans la survenue de cancers ou de résistance aux traitements contre les cancers, plus particulièrement chez les personnes âgées.

La présence de ces auto-anticorps (anti-IFN-I mais également dirigés contre une dizaine d’autres agents important pour la réponse immunitaire contre les tumeurs) dans le sang de patients atteints de différents cancers (mélanome, lymphomes, etc.) va être évaluée au moment du diagnostic par des analyses innovantes (de type « multiplex »). Il est aussi prévu de tester leur fonction neutralisante et de mesurer leur impact sur l’immunité.

Comment l’étude va-t-elle être réalisée ?

L’étude va reposer sur l’analyse des prélèvements biologiques de patients participant à REALYSA, ainsi que sur l’analyse des données issues des dossiers médicaux et des questionnaires déjà remplis par ces patients.

 

Cette étude est coordonnée par le Dr Thierry Walzer, Directeur de recherche Inserm et responsable de l’équipe « Activation et transduction du signal dans les lymphocytes » au Centre International de Recherche en Infectiologie (CIRI) et par le Pr. Stéphane Dalle, chef de service en Oncodermatologie à l’Hôpital Lyon Sud (Hospices Civils de Lyon). Le Dr Walzer et les autres chercheurs impliqués dans cette étude pourront avoir accès à des données sur l’ensemble des patients qui participent à l’étude REALYSA. Ces données ne permettront pas d’établir un lien avec l’identité des patients car elles sont pseudonymisées : les nom et prénom de chaque personne sont remplacés par un numéro unique attribué lors de l’inclusion dans REALYSA. Le LYSARC et ses partenaires ne peuvent pas faire le lien entre ce numéro et l’identité d’un patient.

La réalisation de ce projet est soutenue financièrement par la Fondation ARC et son appel à projet « Cancer et vieillissement 2023 » (Cf communiqué de presse du 23 mai 2023).

 

L’étude ANTICANCER est prévue pour commencer en juin 2023 et durer 4 ans.

A l’attention des patients participant à REALYSA

Qu’est-ce que cette étude implique pour vous ?

Cette étude concerne potentiellement tous les patients participant à REALYSA.

Si vous acceptez que vos données soient utilisées pour cette étude, cela n’a aucune implication directe pour vous.

Vous n’aurez notamment à répondre à aucun questionnaire supplémentaire ni à effectuer aucun prélèvement complémentaire par rapport à ce qui est déjà prévu dans le cadre de votre participation à REALYSA.

 

Que devez-vous faire par rapport à cette étude ?

Deux options sont possibles :

  • Vous n’êtes pas opposé à l’utilisation de vos données et de vos prélèvements dans le cadre de cette étude  :
    • Dans ce cas, vous n’avez rien à faire
  • Vous souhaitez vous opposer à l’utilisation de vos données et de vos prélèvements dans le cadre de cette étude :
    • Dans ce cas, vous devez en informer le médecin qui vous a proposé de participer à l’étude REALYSA. Vous pouvez également signifier votre décision en écrivant un email à l’adresse suivante : dpo@lysarc.org.

Vous trouverez des informations précises sur vos droits d’opposition à l’utilisation de vos données en page 12 de la note d’information qui vous a été remise lorsque vous avez accepté de participer à REALYSA.