Lymphome folliculaire : efficacité du Rituximab en entretien après 10 ans de suivi
- Un patient sur deux affiche une survie sans progression après dix ans
- Peut-on encore dire que le lymphome folliculaire est incurable ?
Le bénéfice d’un traitement d’entretien par le rituximab chez des patients atteints de lymphome folliculaire persiste après dix ans de suivi, résultant en une réduction de 39% du risque de décès ou de progression et un taux de survie sans progression de 51%, soit un patient sur deux, selon les résultats à dix ans de l’étude PRIMA.
Ces résultats ont été présentés le 10 décembre lors du Congrès de l’American Society of Hematology (ASH) à Atlanta. L’étude PRIMA (Primary RItuximab and Maintenance), conduite par le LYSA (The Lymphoma Study Association), a été réalisée dans 223 centres de 25 pays.
Dans cette étude, les patients ayant répondu à un traitement d’induction par rituximab après une chimiothérapie avaient subi un traitement d’entretien par le rituximab pendant deux ans. En 2010, de premiers résultats avaient permis de mettre en évidence un risque de progression divisé par deux.
Les nouveaux résultats, qui n’ont montré aucune nouvelle toxicité du traitement d’entretien, indiquent que le temps médian avant progression s’élève à 10,5 ans dans le groupe ayant reçu pendant deux ans un traitement d’entretien au rituximab contre 4 ans dans le groupe sans traitement d’entretien.
Toutefois, le taux de survie globale n’était pas différent entre les deux groupes (80%).
« Ces résultats montrent aussi une réduction de 30% du risque de devoir subir un nouveau traitement. Ils sont donc extrêmement significatifs en termes de qualité de vie pour les patients et même si l’on ne constate pas d’avantage en termes de survie globale, ils démontrent qu’il y a un bénéfice pour les patients à recevoir un traitement par le rituximab. »
chef de service en hématologie clinique aux Hospices Civils de Lyon (Centre Hospitalier Lyon-sud) et président du LYSA.Le lymphome folliculaire toujours incurable ?
Jusqu’à présent, le lymphome folliculaire était largement considéré comme incurable par l’ensemble de la communauté médicale.
« Les médecins disposent désormais d’un nouvel arsenal thérapeutique qui aide à faire reculer la frontière de la période de rémission, avec une qualité de vie améliorée pour les patients. Lorsque un patient sur deux ayant reçu une immunochimiothérapie d’induction puis un entretien avec rituximab n’a pas connu de rechute au bout de dix ans, peut-on encore dire que le lymphome folliculaire est incurable ? », s’interroge en conclusion le Pr Gilles Salles.